Trois mois de turbulences et de triomphes : immersion dans la création d’une start up

James Rebours
Startup life
• 5 min de lecture

Je m'appelle James, et ce qui suit est une chronique détaillée des trois mois transformateurs que j'ai passés avec Yoann, plongeant tête la première dans le monde chaotique mais exaltant des startups. Cette période a redéfini non seulement nos carrières, mais aussi notre approche de l'entrepreneuriat.

Abandonner le confort

Notre parcours a commencé lorsque nous avons décidé de quitter nos emplois dans une startup qui, malgré sa taille et ses ambitions, avait du mal à réaliser des ventes. Cette startup comptait déjà trois cofondateurs et une quinzaine d'employés, mais elle n'avait pas atteint son Product-Market Fit (PMF).

Yoann a rejoint la startup trois ans après sa création, et moi un an après lui. Nous avons tous deux été recrutés par le cofondateur et CEO de la startup, où nous avons rapidement construit des relations fortes avec de nouveaux clients que nous recherchions activement.

Notre engagement dans la réussite du projet était profond. Nous étions tellement impliqués dans le pivot de l'entreprise que nous ne comprenions pas à quel point nos clients nous percevaient comme les leaders de l'entreprise. Un jour, une question révélatrice d'une cliente a déclenché une prise de conscience importante : elle a demandé qui était le troisième fondateur, en supposant que Yoann et moi étions les principaux moteurs de la startup. Ce moment a été le catalyseur d'une série de réactions et nous a amenés à repenser nos rôles et le potentiel au-delà de ce cadre. Nous avons vu qu'il y avait un moyen pour que notre énergie devienne une grande entreprise. Notre conviction que nos compétences étaient complémentaires (les prouesses techniques de Yoann et mon sens des affaires) a alimenté notre décision de partir et de démarrer quelque chose de notre côté.

“La chance n’est pas un super pouvoir que certains ont plus que d’autres, c’est une attitude supérieure à la moyenne de rentabiliser l’inattendu et de recycler les difficultés”, Philippe Gabilliet

Notre état d’esprit de “oui,  mais…” à “allez, vas-y”

Fraîchement sorti de l'école, mon approche était prudente et critique, résumée par une attitude omniprésente du type “Oui, mais…”. J'étais obsédé par la recherche de défauts et par l'idée de lancer le projet parfait. Cependant, les réalités pratiques de la vie professionnelle ont progressivement dévoilé un côté plus proactif chez moi, un côté qui dit avec confiance “Allez, vas-y”.

En m'immergeant dans le monde dynamique des startups et en dialoguant avec des entrepreneurs chevronnés et des dirigeants déterminés, j'ai pris conscience d'une réalité profonde. L'adage familier “Une idée ne vaut rien sans exécution” a commencé à résonner profondément en moi. Cette expérience m'a appris la valeur indispensable de l'action et de la mise en œuvre dans le paysage entrepreneurial.

J'ai appris que la véritable innovation ne consiste pas seulement à avoir des idées révolutionnaires, mais aussi à identifier les problèmes réels qui doivent être résolus. Cela implique de développer des solutions pratiques et d'être prêt à répéter ces solutions un nombre incalculable de fois. Chaque itération vous rapproche de la mise au point d'un produit ou d'un service qui répond véritablement aux besoins de ses utilisateurs.

En réfléchissant à mon parcours et aux leçons que j'en ai tirées, j'exprimerais maintenant le proverbe d'une manière un peu différente : “Une idée ne vaut rien si elle n'est pas accompagnée d'un véritable problème à résoudre”. Cette nouvelle perspective souligne l'importance d'ancrer les innovations dans les besoins du monde réel, en veillant à ce qu'elles relèvent de véritables défis et apportent des avantages tangibles.

La naissance du start up studio

Ne sachant pas exactement quel produit nous voulions créer, nous avons adopté le modèle du start up studio. Cette approche nous a permis de générer et de tester systématiquement des idées. Notre processus était organisé en sprints de deux semaines, consacrant 80 % de nos efforts à une idée principale et les 20 % restants à l'exploration de concepts secondaires. Cette structure nous a permis de rester concentrés tout en étant suffisamment flexibles pour pivoter en cas de besoin.

L'approche start up studio

Yoann, grâce à son talent pour la technologie et à son expérience d'entrepreneur en série, a joué un rôle déterminant dans le développement rapide des prototypes. Yoann était le magicien derrière nos prototypes, amenant les idées à des formes tangibles du jour au lendemain. Je me suis occupé de l'aspect commercial, en contactant un réseau d'experts, de clients potentiels et d'investisseurs, en construisant un réseau qui serait crucial pour notre succès.

Relever les premiers défis

Dès le départ, nous avons été confrontés à de nombreux défis. L'un de nos premiers revers a été une contestation juridique de la part de grandes entreprises technologiques au sujet d'un nom de marque que nous avions déposé. Malgré ces obstacles, nous avons persisté, nourris par l'adrénaline et le rythme rapide qui caractérisaient notre environnement de startup.

Notre stratégie consistait à partager nos trois meilleures idées (or, argent et bronze) avec notre réseau, en les affinant en fonction des réactions reçues. Cette pratique s'est révélée instructive, mais aussi parfois brutalement honnête. L'un des moments les plus décourageants a été celui où nous avons distribué 150 questionnaires pour tester l'un de nos concepts et où nous n'avons reçu que dix réponses, aucune particulièrement encourageante.

Cependant, Eric Larchevèque nous a appris qu'une bonne idée est une idée que les autres veulent voler, ce qui nous a encouragés à continuer à partager et à affiner nos concepts ouvertement.

“Une bonne idée est une idée que d’autres veulent voler”, Eric Larchevèque, co-fondateur de Ledger et la Maison du bitcoin

Des points de vue et des mentors décisifs

Au cours de ces mois, nous avons absorbé tous les conseils que nous pouvions recevoir. Nous avons commencé à considérer nos idées comme fluides, en constante évolution en fonction des besoins du marché et des feedbacks.

Nous nous sommes également inspirés de divers experts et mentors. Thomas France nous a dit un jour que “la première idée est toujours une idée de m****”, un conseil qui nous a empêchés de trop nous attacher aux premiers concepts et nous a poussés à innover en permanence.

Une recherche permanente du bon problème

Notre véritable percée est venue d'un changement de perspective. Après une séance de feedback particulièrement décevante, où il est apparu clairement que notre « grande idée » actuelle n'avait pas de marché, j'ai trouvé du réconfort dans une longue discussion avec mon épouse, Margaux. Elle avait dressé une liste des 150 meilleures idées de création d'entreprise aux États-Unis et en Chine, que nous avons minutieusement examinée. Cet exercice, bien qu'accablant, s'est avéré instructif. Il a conduit à un tournant décisif : au lieu de chercher des idées, nous avons commencé à chercher des problèmes, une stratégie qui s'est avérée bien plus efficace.

Brainstorming sur des idées B2C et B2B

Au cours de ces mois intenses, nous nous sommes aventurés dans une variété de projets, chacun avec ses propres défis et apprentissages :

  • Fleximed : vise à simplifier l’administration des médicaments
  • Wesnap : un service pour capturer et immortaliser des souvenirs à l'aide de QR codes
  • Cowash : une solution communautaire pour le partage d'appareils électroménagers.
  • Carelink : conçu pour révolutionner la surveillance médicale à distance.
  • Boomerang : faciliter les emprunts et les prêts au sein des communautés locales.
  • GhoswrAItter : une plateforme pilotée par l'IA destinée à démocratiser l'écriture de livres.
  • Simplifier les comptes rendus de réunion : un outil permettant de générer automatiquement des comptes rendus de réunion concis et exploitables à partir de longues discussions.
  • Création de fiches produits à partir de photos : une application C2C qui permet aux utilisateurs de créer des fiches produits détaillées à partir d'une simple photo.
  • Gestion des tâches après les réunions : utilisation de l'IA pour attribuer et suivre les tâches après les réunions d'affaires, afin d'assurer la responsabilité et le suivi.

Chacun de ces projets a mis à l'épreuve non seulement nos capacités créatives et techniques, mais aussi notre compréhension du marché. Nous avons déposé un nom de marque pour l'une de nos idées B2C, mais nous avons dû faire face à des contestations juridiques de la part de géants technologiques établis - un véritable scénario David contre Goliath qui nous a appris les complexités de la propriété intellectuelle.

Heureux hasard : la rencontre de Nicolas et Yoann

C'est durant cette phase que Nicolas, une connaissance de longue date (je l'ai rencontré en 2007 dans notre école d'ingénieurs) avec qui nous avions déjà prévu deux fois de lancer des entreprises (en 2020 et 2022), nous a apporté une vision révolutionnaire. Cette idée, qui utilisait l'IA pour révolutionner le service client, a évolué en “Super Agent”. Nous avons priorisé ce projet, consacrant un sprint intense de deux semaines pour développer ce qui allait finalement devenir Klark.

“Vous êtes la moyenne des personnes qui vous entourent”, Brian Chesky, Co-fondateur de AirBnb  

Ma chance est d'avoir rencontré Nicolas et Yoann. C'est ce qui me rend si chanceux. “Vous êtes la moyenne des personnes qui vous entourent” (Brian Chesky, Co-fondateur d'Airbnb). Et précisément, Nicolas et Yoann sont des personnes tellement compétentes qu'elles m'intimident dans leurs zones de confort et me challengent dans les miennes.

Les premières minutes de "Super Agent" (qui deviendra Klark)

La naissance de Klark

Parmi la multitude de projets que nous avons explorés dans notre startup studio, Klark s'est distingué comme l'initiative phare pour plusieurs raisons convaincantes. Ce qui a différencié Klark, ce sont les signaux clairs et positifs que nous avons reçus de divers acteurs clés dès le début du développement du projet.

Beta clients et design partners

Dès le début, Klark a suscité un intérêt significatif auprès de nos clients bêta, que nous appelions “design partners”. Ces “partenaires de conception” ont joué un rôle essentiel dans la structuration du projet, fournissant des retours en temps réel et validant le besoin du marché pour notre solution. Leur enthousiasme et leur engagement étaient des indicateurs précoces que nous étions sur la bonne voie, nous donnant la confiance que Klark avait le potentiel de résoudre un véritable problème sur le marché.

Intérêt des investisseurs 

De plus, Klark a fortement résonné auprès des investisseurs. J'avais pris l'habitude de partager régulièrement nos idées commerciales en évolution avec des investisseurs potentiels, évaluant leurs réactions et sollicitant leurs avis. Avec Klark, la réponse des investisseurs a été extrêmement positive. Leur disposition à nous soutenir financièrement et stratégiquement a souligné leur croyance dans le potentiel et la viabilité du projet. Ce feu vert des investisseurs n'était pas seulement une question de financement ; c'était un vote de confiance crucial dans notre vision et notre stratégie d'exécution.

Une équipe engagée

En outre, l'enthousiasme et la volonté des potentiels membres de l'équipe à rejoindre l'aventure Klark ont joué un rôle crucial. Dès les premières discussions, il était évident que le projet inspirait et attirait des talents de haut calibre. Les collaborateurs potentiels n'étaient pas seulement disposés, mais impatients de nous rejoindre, motivés par une croyance commune dans la mission de Klark et l'impact qu'il promettait. Leur engagement était un témoignage de l'attrait du projet et de la solide fondation que nous étions en train de construire.

Un business model clair

Essentiellement, Klark disposait d'un business model clair et cohérent dès le début. Contrairement à de nombreuses autres idées qui nécessitaient de nombreux ajustements et pivots, la structure économique de Klark était robuste et bien définie dès le départ. Nous étions déterminés à “viser juste” : non seulement à cibler le bon créneau de marché, mais aussi à concevoir un modèle financièrement durable et évolutif. Cette clarté sur la manière dont nous prévoyions de générer des revenus et de croître était fondamentale pour faire passer Klark du concept à la réalité.

En résumé, Klark s'est imposé comme le projet phare de notre startup studio parce qu'il excellait dans tous les domaines critiques : il avait un intérêt prouvé du marché, un solide soutien des investisseurs, un enthousiasme des équipes et un cadre économique viable. Chacun de ces facteurs se renforçait mutuellement, créant une dynamique forte qui a propulsé Klark au premier plan de nos initiatives. Cette convergence d'indicateurs positifs a rendu évident que Klark était le projet à pousser avec toute notre énergie.

Conclusion : Klark; la solution qui mérite mon engagement pour la prochaine décennie

En réfléchissant à ces trois mois, il est étonnant de voir ce que nous avons accompli et à quel point nous avons grandi. Le parcours a été semé d'embûches, mais chaque échec nous a enseigné quelque chose de précieux. Au moment où nous avons célébré le premier anniversaire de notre première réunion à trois sur Klark, nous avions un produit viable et une vision claire.

La naissance de Klark

Klark, telle qu'elle se présente aujourd'hui, en étroite adéquation avec nos aspirations initiales, est un témoignage de la puissance de la résilience, de l'importance de l'adaptabilité et de la poursuite inlassable de la résolution de problèmes significatifs. C'est un rappel que dans le monde des startups, la bonne combinaison de personnes, de persévérance et de perspective peut transformer les défis les plus redoutables en opportunités spectaculaires.

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